Le vent d’automne s’est installé et a décidé de rafraichir les joues. Celles de ma fille sont de plus en plus à croquer. Sous sa cagoule se dessine une adorable fossette à chacun de ses sourires. Il ne fait pas encore un froid de canard, mais je deviens déjà papa poule, je crois que les longs congés paternité sont dangereux pour la santé. Ma fille fait tous ce qu’il y a d’ordinaire et je trouve ça extraordinaire. Mayday ! Mayday ! C’est grave docteur ?
Chaque jour a ainsi son lot de nouveautés qui m’émerveillent : ramper, applaudir, se tenir debout, pousser son frère sur un chariot. Je l’encourage à chaque évolution, même minime. Il n’y a pas de petites victoires, Didier Deschamps l’a répété tout l’été. J’ai l’objectif secret de la faire marcher d’ici la fin de mon congé paternité même si la sage-femme me répète : « chacun son rythme ».
Chaque jour a aussi son lot de bêtises qui me font, à peine, lever la voix: abimer le jeu de tarot, faire tomber sa peluche dans la cuvette des toilettes et manger les miettes de pains tombées sous la table. Pour les miettes sous la table, je me suis même mis à l’encourager, ca m’évite de passer l’aspirateur avant que ma femme rentre du boulot.
Ma fille est quand même chanceuse, elle a un coach sportif gratuit avec un programme d’exercices hebdomadaires sur mesure : ramper dans la crèche ouverte de Grunerløkka, nager dans le petit bassin de la piscine de Tøyen, chanter dans la chorale pour bébé de « Grønland kirke », construire une tour de duplo, escalader les marches du premier étage, se balader en poussette dans la forêt, rigoler et danser sur Amadou et Mariam. J’ai tendance à la surmener, mais c’est qu’elle me mène pas mal en bateau.
Notre nouveau quotidien commence souvent a vélo. Il faut rouler sur les traces de ses ainés et à 3 ans son frère dévalait déjà les rues d’Oslo. Alors, comme tous les matins depuis Septembre, elle enfile le casque, s’installe sur le siège arrière et m’accompagne déposer son frère au jardin d’enfant. C’est peut-être le meilleur moment de la journée, la balade familiale au milieu des sourires des passants. Le plaisir des choses simples.
On rentre ensemble, une mini sieste et le programme d’activité se remplit. Petit à petit, la fatigue se fait sentir. L’œil toujours éveillé pour la surveiller, la porter, la changer, donner le repas, le bain. C’est cette attention en continue qui rend le congé paternité épuisant. Comme disait ma mère en reprenant le boulot après son congé maternité : « J’ai l’impression d’être en vacances » !
Je pourrais continuer le congé encore longtemps, mais vivement les vacances alors ?? Tôt ou tard, ma fille doit voler de ses propres ailes et moi je dois arrêter d’être papa poule.
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