Moi c’est Louise! Je suis professeure d’histoire dans un collège à Oslo mais également la femme norvégienne du barbapapa ! J’ai malicieusement dérobé son clavier et usurpé son mot de passe pour prendre le contrôle du blog le temps d’un article. Une sorte de « barbapapa leaks », histoire de rétablir quelques vérités sur ce congé paternité à rallonge.
Et de vous donner ma version!
Vous n’avez quand même pas cru tout ça ? Ah si vous êtes tombés dans le panneau du rêve norvégien ? Vous avez cru dans les talents des barbapapas ? Que quand la femme scandinave rentre du travail, son mari a lavé les enfants, rangé le salon et le diner prêt à être servi ?
Vous devriez peut-être vous arrêter là alors.
Ne lisez pas la suite.
Certain(e) de continuer ?
Bon, un mythe peut tomber attention !
Vous êtes encore là ?
Je vous aurais prévenu.
Au début, il y a peut-être eu chez moi un peu de jalousie. Pas envers les femmes françaises qui lui envoyaient des messages « j’aimerais tellement que mon mari soit comme toi ». Non, elles ne savent que mon mari a passé plus de temps sur son ordinateur et son portable qu’avec son bébé, davantage préoccupé à trouver le meilleur angle du selfie aux trois potes et trois poussettes qui ferait s’enflammer toute la France ! « Olala, des hommes en poussette !? Vite les medias doivent venir filmer ca! »
Et toi tu préfères quel angle ? Angle 1, Angle 2 ou Angle 3 ? L’angle 2 est pas mal, on ressent la complicité des papas non ?
J’étais plutôt envieuse, car mon congé maternité de 5 mois, je l’ai vécu en plein hiver norvégien, avec en température extérieure -5 à -15 degrés, la neige et la pluie comme meilleures amies. Pour moi la fatigue et le froid des premiers mois, pour lui, le soleil et les plages !
Bien sûr, j’ai pris plaisir à le voir s’investir ! Et j’étais très admirative de son dynamisme et la quantité d’activités des barbapapas avec leurs bébés. Même si pour chacune d’entre elles, ma fille revenait avec un bonnet en moins, des tétines perdues ou le pull d’un autre enfant. Super papa , ils sont où les gants tricotés par ma mère ? Envolés ?
Je ne parle pas du jour où le sac avec toutes les affaires de notre fille avait été « égaré » dans un bus ou dans un bateau. Tristan n’était plus tout à fait sûr. J’ai dû demander à mes parents de récupérer le sac dans les locaux pour objets perdus des transports d’Oslo le lendemain. Et oui, bien qu’en congé paternité, il ne pouvait pas s’y rendre lui-même car il prenait un avion pour le Cameroun pour un séjour de deux semaines. Je l’ai pas vu dans le blog ça, curieux ?
Blague à part, il a quand même assuré pendant (quasi) 5 mois de congé. Je n’ai eu aucun doute sur sa capacité à s’occuper de notre petite fille. Dès les premiers jours, j’ai essayé de ne pas trop m’immiscer dans son quotidien, de ne pas laisser trop de post-it dans la salle de bain (oups!), je lui ai juste donné des conseils sur le rythme du bébé. Petit à petit, il a géré à sa manière et j’ai arrêté de demander combien d’heures ma fille avait dormi. De toutes façons, Tristan ne répond jamais vraiment aux questions qu’on lui pose, ou pire, il me donnera la version que je veux entendre. Il n’y a pas d’autres choix que de « lâcher prise ».
Tristan enjolive beaucoup la vie norvégienne. Le système est certes plus généreux qu’en France mais parfois contradictoire. D’un côté, l’Etat (à travers leur personnel médical) fait pression sur les mères pour allaiter le plus longtemps possible. De l’autre, il faut partager le congé avec le conjoint pour renforcer l’égalité homme/femme et le partage des tâches. Beaucoup de femmes, qui veulent le mieux pour leur enfant, privilégient un long allaitement et conservent 80% du congé parental. Pour permettre à Tristan de prendre 50% du congé parental, j’ai posé ce que la France appellerait un RTT allaitement, où mom employeur a aménagé mes horaires pour commencer plus tard et rentrer plus tôt. Cela aide!
Je suis très heureuse de cette expérience. Et je suis aussi fière de la manière dont Tristan l’a raconté. C’est un papa très attentionné et qui apporte beaucoup d’affection à ses enfants. Et même s’il a toujours tendance à voir le biberon à moitié plein, j’étais contente qu’il parle aussi des difficultés de s’occuper constamment d’un bébé.
Mais c’est surtout son engagement, son combat égalitaire et ses valeurs qui, pour moi, en font un super papa. Tellement super, que, même s’il a repris le boulot, il ne devrait pas oublier les bonnes habitudes du congé parental : passer l’aspirateur et étendre la lessive.
Hein Barbapapa?
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Bravo Louise, très amusant à lire, instructif (les paradoxes du système norvégien) et certainement très honnête.
Je reconnais très bien l’episode type du gant perdu …Niko a été un papa super, très présent et impliqué, mais la perte de certains objets du quotidien pendant sa « garde » le laissait complètement indifférent ! Quality time avant tout ! Je vous souhaite de continuer à déployer ce merveilleux équilibre que vous avez su créer entre vous dans votre vie familiale. Ne comptez pas trop sur ma visite en Norvège….le froid n’est pas mon climat favori, mais vous êtes les très bienvenus si vous revenez un jour en Provence. Joyeux Noël et plein de bises . Véronique
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